Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, Volodymyr Zelensky a été le visage de la résistance ukrainienne, porté par un soutien massif de l’Occident. Cependant, ces derniers mois, ce soutien s’est fortement effrité. Entre les restrictions budgétaires aux États-Unis, les hésitations de certains pays européens et la montée des critiques sur la gestion du conflit, Zelensky semble de plus en plus isolé.
Alors que la guerre en Ukraine dure depuis plus de deux ans, des signaux inquiétants voient le jour pour Volodymyr Zelensky. Le soutien occidental, autrefois indéfectible, semble vaciller, et des discussions sur une possible transition politique à Kiev prennent de l’ampleur. Washington et Bruxelles semblent désormais céder aux exigences de Poutine et envisageraient de nouvelles élections pour ouvrir la voie à un accord de paix avec Moscou. Zelensky est-il en train de perdre la confiance de ses alliés ?
Un rapport de Reuters révèle que Washington et Bruxelles considèrent désormais le président ukrainien comme un obstacle à la résolution du conflit. Des discussions ont émergé sur la nécessité d’organiser de nouvelles élections présidentielles en Ukraine, un signal fort qui pourrait ouvrir la porte à une transition politique.
Un scénario en trois étapes
Selon des sources proches des négociations cité par la chaine française LCI, le plan envisagé par certains diplomates américains se déroulerait en trois étapes :
- Un cessez-le-feu temporaire pour geler les combats et stabiliser la situation.
- Des élections présidentielles anticipées pour légitimer un nouveau pouvoir.
- Des négociations de paix menées par le successeur de Zelensky afin d’arriver à un accord durable avec Moscou.
L’idée sous-jacente est que Zelensky ne serait plus un interlocuteur crédible pour négocier avec la Russie. Moscou ne reconnaît d’ailleurs plus sa légitimité depuis mai 2024, date à laquelle son mandat aurait dû expirer. La loi martiale en vigueur en Ukraine a empêché la tenue d’élections, une situation que Vladimir Poutine utilise pour affirmer que Zelensky n’a plus de légitimité.
Alors que l’hypothèse d’un remplacement de Zelensky prend de l’ampleur, plusieurs figures politiques ukrainiennes commencent à se positionner. Parmi elles, l’ancien président Petro Porochenko, le maire de Kiev Vitali Klitschko, ou encore l’ex-commandant en chef des forces armées Valeri Zaloujny, qui bénéficie d’une popularité croissante auprès de la population.
D’après un sondage récent, 52 % des Ukrainiens font encore confiance à Zelensky, mais ce chiffre est en baisse constante. Son image, autrefois intouchable, s’est érodée sous l’effet des difficultés militaires et économiques du pays.
Une campagne de diffamation orchestrée ?
Selon l’agence de presse russe TASS, l’OTAN préparerait une campagne de déstabilisation contre Zelensky afin de saper sa crédibilité. Des accusations de corruption commencent à circuler, notamment sur le prétendu détournement de 1,5 milliard de dollars destinés à l’achat d’armements. Bien que ces allégations ne soient pas confirmées, elles renforcent la perception d’un désengagement progressif de l’Occident vis-à-vis du président ukrainien.
L’administration Trump, au pouvoir depuis janvier 2025, pousse également en faveur d’un changement de leadership à Kiev. Selon l’émissaire américain Keith Kellogg, les États-Unis veulent désormais des garanties économiques en échange de leur soutien. Trump a notamment évoqué l’exploitation des ressources ukrainiennes, comme le titane et le lithium, en contrepartie d’une aide militaire continue.
Une évolution diplomatique qui ne serait pas sans conséquence sur l’issue du conflit. La Russie réclame depuis longtemps un changement de gouvernement à Kiev avant d’envisager une négociation sérieuse. Si Washington et Bruxelles insistent sur la nécessité d’élections anticipées, cela pourrait être perçu comme un alignement sur les exigences russes.
Mais organiser un scrutin en pleine guerre poserait des défis considérables : il faudrait lever la loi martiale, ce qui permettrait aux soldats mobilisés de quitter l’armée, fragilisant encore davantage l’Ukraine face aux forces russes.
Une guerre qui sature l’opinion publique
Les Occidentaux semblent également sous pression de leurs propres opinions publiques. L’opinion aux États-Unis et en Europe montre des signes de lassitude face à un conflit qui dure depuis plus de deux ans et qui mobilise des milliards de dollars d’aides. Donald Trump, qui prône une politique de « realpolitik », pourrait accélérer ce virage stratégique en mettant la pression sur Zelensky.
Dans ce contexte, le président ukrainien semble jouer sa survie politique autant que celle de son pays. S’il reste encore en place, son avenir dépendra de sa capacité à convaincre ses alliés qu’il est toujours l’homme de la situation.
Mais une question demeure : l’Occident a-t-il déjà tranché en faveur d’un nouveau chapitre pour l’Ukraine, sans Volodymyr Zelensky ?